Les retraités militaires dont ceux de la gendarmerie sont très préoccupés par l’avenir de ceux qui ont servi dans la Défense nationale. Depuis la loi sur les retraites de 2003 la revalorisation de nos pensions est indexée sur l’indice INSEE du coût de la vie.
Nous avons pris acte de l’augmentation des retraites de 0,8% au 1er octobre 2017 et nous n’oublions pas que durant les trois années précédentes, il y a eu le gel à 0,1%. Le projet de budget pour les deux années à venir prévoit une hausse limitée à 0,3%. Outre cela, le président de la République a déclaré récemment que les retraités n’avaient pas lieu de se plaindre en faisant une référence au Général de Gaulle. Sommes-nous les vaches qu’il faut traire où même les chiens qu’il faut abattre ? Les efforts consentis, lors de notre temps d’activité, avec des horaires impossibles, avec plus de 50 heures par semaine, avec l’impossibilité d’avoir le nécessaire temps de récupération, avec les risques du métier que l’on a dû exercer dans une société de plus en plus violente ont-ils été vains ? Nous nous souvenons du temps où ceux qui embrassaient une carrière militaire étaient considérés comme des bons à rien, mieux valait travailler dans le privé… Mais voilà, la Nation a toujours eu grand besoin de ses soldats… et de leur engagement qui est parfois allé jusqu’au sacrifice suprême ! N’avons-nous pas mérité nos retraites, faut-il laisser nier notre engagement dans le passé ? Certes pas ! Faut-il accepter cette injustice que constitue l’augmentation de la Contribution Sociale Généralisée et qui porte un coup sévère au pouvoir d’achat déjà bien laminé par les aumônes citées supra ? L’on devrait voir une compensation, parait-il, avec la suppression progressive de la taxe d’habitation. C’est une illusion ! La hausse de la CSG a été immédiate, la suppression de la taxe d’habitation est… à venir et durant ce temps, nous perdons du pouvoir d’achat, d’autant plus que nombre de municipalités ont augmenté leurs taux ! Nous n’oublions pas qu’avec l’âge nos dépenses de santé vont croissant et que les mutuelles par le biais des systématiques augmentations de cotisations doivent aussi équilibrer leur budget. La sécurité sociale se désengage toujours et compte aussi sur les mutuelles pour combler le vide creusé. Toutefois, il semblerait que le trou de la sécurité sociale diminue. Faut-il que ces retraités, ces soi-disant nantis, soient jetés en pâture à l’opinion publique car ils ont selon certains politiques, encore bien jeunes, une situation confortable, voire enviable, dont ils devraient avoir honte. Les retraités ont des enfants et des petits-enfants, ils sont une écrasante majorité à ne pas partir en croisière et donnent un sérieux coup de pouce financier aux plus jeunes dans leur famille et s’acquittent pourtant de leurs impôts… Que va-t-il advenir des pensions (militaires) de réversion qui sont à 50% mais à jouissance immédiate et sans conditions de ressources. Qu’en est-il du projet d’harmonisation dont on craint qu’il procède à un nivellement par le bas. Ce qui veut dire que nos veuves devraient se contenter d’un minimum vieillesse… C’est inadmissible !
Quant à la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), une large concertation a été menée du 28 octobre au 10 décembre 20171. Il ressort de ces consultations les éléments suivants : les policiers et les gendarmes estiment à 74% que les tâches indues empiètent sur leurs missions essentielles, et 73% d’entre eux jugent que les missions administratives les éloignent du terrain. Ils souhaitent se recentrer sur le cœur de métier des forces de l’ordre. Par ailleurs, pour réellement faire reculer les incivilités du quotidien, les forces de l’ordre indiquent manquer de moyens. En effet, 78% des personnels ayant répondu au questionnaire déclarent qu’ils n’ont pas les moyens juridiques pour agir, 70% estiment que les condamnations judiciaires ne sont pas assez dissuasives, 68% pointent un manque de personnel et 66% soulignent que les procédures sont trop complexes. Il importe que ces réalités de terrain soient prises en compte. Ce sera pour quand ? Dans cet ordre d’idée, les retraités de la gendarmerie pourraient être associés à l’effort entrepris notamment dans le cadre de l’indispensable association des habitants à leur propre sécurité dans un cadre juridique bien précisé. Il existe toujours une disparité de traitement en matière d’effectifs entre la police et la gendarmerie, un rééquilibrage paraît aussi utile que nécessaire.
Les violences graves exercées à l’encontre des forces de l’ordre mériteraient sans aucun doute un arsenal répressif plus contraignant mis à la disposition des juges qui devraient faire une application plus stricte de la loi à l’égard des fauteurs de troubles qui sont appelés à comparaître. À l’inverse, on peut constater un déséquilibre, tout gendarme impliqué dans un cas d’usage des armes et même d’usage de la force dans le cadre du maintien de l’ordre est systématiquement mis en cause et ne doit s’attendre à aucune mansuétude. Bien sûr, la loi reste la loi (Dura lex-Sed lex) et toute violence non légitime mérite d’être sanctionnée, mais l’application de la loi devrait concerner tous ceux qui usent de violences illégitimes, fauteurs de troubles compris. Les membres de la FNRG sont préoccupés par l’évolution croissante du nombre de suicides en gendarmerie depuis le début 2018, il y aurait lieu de porter une attention accrue au moral des personnels. Il arrive que des cadres supérieurs de la gendarmerie soient auditionnés par des commissions parlementaires. Ces officiers généraux prêtent serment et sont tenus de répondre objectivement et sincèrement à des questions parfois délicates susceptibles de mettre en cause l’action gouvernementale. Il ne parait pas admissible que ces responsables soient ensuite inquiétés pour avoir simplement dit la vérité. Cette motion a été élaborée à partir des propositions des administrateurs nationaux, rédigée et mise en forme par le secrétaire général national. n
Michel Lenglet