Nous avons tous entendu parler «des associations de retraités de la gendarmerie» et tous, nous nous sommes posé la même question: pourquoi, étant issus d’un même corps, ayant suivi le même cursus, ayant connu pendant toute notre activité dans la gendarmerie une franche camaraderie, existe-t-il plusieurs associations de retraités de notre Arme ? Pourquoi cette division, pourquoi pas une seule et unique entité? C’est malheureusement vrai, et à la FNRG, nous le regrettons très vivement. Au lieu de s’unir, les retraités de la gendarmerie se sont divisés. Voici un bref mais réel historique de cette situation.
Même si à la FNRG, nous entretenons des relations suivies et excellentes avec les différentes associations, nous ne nous étendrons pas sur deux associations amies, le Trèfle qui est une association à caractère mutualiste regroupant les élèves-officiers et les officiers de gendarmerie, et les Amis de la Gendarmerie (ex SNAAG) dont l’objectif est d’assurer le rayonnement de la gendarmerie dans la société civile. Nous évoquerons les seules associations qui disent avoir pour vocation la défense des intérêts matériels et moraux des personnels de la gendarmerie qu’ils soient retraités ou en activité. Avant 1906, aucune association n’existait pour réunir ceux qui quittaient l’uniforme de gendarme après une plus ou moins longue carrière. Un simple gendarme, Eugène Charrier, a souhaité changer cette situation et seul, seulement aidé de sa fille, a, par correspondance, à ses frais, fait part de son intention à de nombreux camarades. Rapidement l’idée a fait son chemin, elle était d’ailleurs soutenue par le capitaine Paoli, fondateur de la Caisse Nationale du Gendarme qui en avait compris l’éminent esprit social. Les réponses sont rapidement parvenues de France métropolitaine mais également d’Algérie. Dès 1907, chose qui ne s’était jamais vue jusque là, un congrès a réuni à Paris tous les retraités venus de tous les coins de France et d’Afrique du Nord. La première association corporative de la gendarmerie venait de naître, c’était la Fédération Nationale des Retraités de la Gendarmerie (FNRG). L’initiative d’Eugène Charrier a eu un profond retentissement national. Dès 1907 le premier Ministre a reçu une délégation de la FNRG, voulant connaître les buts qu’elle recherchait. La Gendarmerie toute entière a, fait exceptionnel et unique, tenu à honorer ce grand précurseur en érigeant une stèle à son nom dans la caserne qui abrite le commandement régional à Nantes. De 1907 à 1945, la FNRG a été la seule association existante regroupant les anciens gendarmes et ce, à la satisfaction du plus grand nombre. Elle avait survécu aux conflits de 1914-1918, à celui de la dernière guerre et abordait la période de l’après-guerre avec optimisme. Hélas, une ambition personnelle de l’un se ses membres dirigeants a fait naître un désaccord. N’ayant pas obtenu satisfaction lors d’un vote, il a quitté la FNRG, entraînant certains de ses camarades. Il a créé l’UNPRG. C’était la première division. Mais les choses se répètent et vingt ans après, cette seconde association qui n’a pas fait mieux que celle qu’elle critiquait, a vécu le même problème et des dissidents, se disant mécontents de ce qui s’y passait, l’ont quittée à leur tour pour créer la Confédération. Tels sont les faits dans leur sombre réalité. Cette dispersion a pour seules origines des ambitions personnelles que l’on a fait passer au dessus du bien commun. La FNRG a constamment souhaité et souhaite encore actuellement que les retraités de notre arme comprennent que leur intérêt est dans une union la plus large possible. Elle travaille d’arrache pied dans ce sens, regrettant qu’à ce jour certains dirigeants partenaires ne paraissent pas être favorables à quelques rapprochements que ce soit. Nous ne perdons pas l’espoir. Un jour sans doute la sagesse l’emportera pour le plus grand bien de tous les retraités de la gendarmerie et leurs ayant droit.